Mots d'art & Scénarios Poésie, littérature, pensées, scripts d'art, oeuvres de Ginette Villeneuve |
| | LE CALVAIRE | |
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Clair de Lune Nouveau
Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 18/10/2005
| Sujet: LE CALVAIRE Mer 19 Oct - 23:15 | |
| Le Calvaire
Le calvaire vécu par l’entourage d’une personne Alzheimer apporte de la rage au cœur et surtout de l’incompréhension. Toute votre vie vous vivez avec la personne que vous chérissez le plus au monde, intelligente, mémoire très vive, douce, toujours souriante, chantant tout le temps, organisatrice hors pair, vrai cordon-bleu, hôtesse merveilleuse, compréhensive et toujours à l’écoute de vos besoins. Cette personne, qui à vos yeux est la plus belle, c’est votre MÈRE.
Un jour maman se répète de plus en plus souvent, oublie les choses les plus insignifiantes, ne se rappelle plus comment cuisiner ce plat qu’elle a pourtant préparé maintes et maintes fois, ne reconnaît plus les endroits qui lui sont pourtant familiers. On apprend qu’elle est Alzheimer. On n’ose pas lui en parler, on lui cache la vérité, on enterre notre peine, mais…au fond, on sait qu’elle sait.
Papa, heureusement à sa retraite, la garde avec lui, veille sur elle 24 heures par jour, ne la cache surtout pas, l’emmène avec lui en voyage et surtout lui fait prodiguer les meilleurs soins qui puissent exister dans ce bas monde. Les enfants tour à tour prennent la relève afin de ménager papa qui ne rajeunit pas.
Plus les années passent, plus la santé de ma mère se dégrade. Un jour il faut faire face à cette réalité qu’il nous faut placer maman après 8 ans et demie de cette maladie que l’on ne peut contrôler.
Le premier deuil commence. On a perdu notre mère mentalement. Elle est dans un centre d’accueil. Elle parle de moins en moins, a de plus en plus de difficultés à marcher et à manger. Arrive le jour où elle ne nous reconnaît plus du tout. On la voit dépérir.
Papa est à son chevet à chaque jour et chaque soir un des enfants prend la relève jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Tout ça pendant 18 mois, sans rater une seule journée. Quand elle était plus énervée ou fatiguée d’être toujours assise dans une chaise roulante, elle se calmait en nous tâtant les doigts. Je crois qu’elle reconnaissait la main de ses enfants. Quand c’était un de ses enfants qui lui enfilait sa robe de nuit, juste avant de se coucher, elle nous embrassait sur la joue. Et c’est seulement à ses enfants qu’elle faisait ça. C’était là, pour nous, notre récompense.
Arrive les derniers jours de sa vie. Cinq longs, longs, longs jours à la voir souffrir, pleurer, lorsque larmes il y avait, et là, la demande de la morphine pour apaiser ses souffrances.
Et finalement ce fameux soir fatidique; après nous avoir tous regardés pleurant autour de son lit, voulant nous parler mais n’en étant plus capable, nous a fait un signe oui avec sa tête et nous lui avons tous répondu oui maman, tu assez souffert, va-t-en, nous te souhaitons bon voyage, 2 soupirs, et nous vivions notre deuxième deuil, nous venions de la perdre physiquement. Il y aura bientôt 5 ans que j’ai perdu ma mère. Il n’y a pas une seule journée qu’elle ne me manque pas et son dernier soupir est à jamais gravé dans mon cœur.
Clair de Lune
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| | | Gi Rang: Administrateur
Nombre de messages : 14616 Localisation : Lévis secteur Charny, Québec, Canada Date d'inscription : 18/12/2004
| Sujet: Re: LE CALVAIRE Jeu 20 Oct - 3:03 | |
| Bonjour
ce forum ou vous avez posté votre texte est destiné aux poèmes...
j'ai déménagé votre texte dans un forum voisin.
Je compatis à votre peine, j'ai côtoyé des gens qui étaient atteint de cette maladie dont une que j'aimais beaucoup.
Ginette | |
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