Nature et culture

"Nature et culture sont choses très voisines. Car il est vrai que l'éducation trransforme l'homme, c'est cette transformation qui confère à l'homme sa nature." (Démocrite)

C'est solidairement que nature et culture font l'objet d'une interrogation philosophique. La nature seule est l'objet des sciences de la nature 'physique, chimie, biologie, etc...), la culture est l'objet de l'anthropologie et de l'ethnologie.
S'interroger sur la nature et sur la culture, c'est poser la question de leurs limites ou de leurs frontières :
Où s'arrête la nature, où commence la culture ? Comment s'articulent-elles, en l'homme, l'une à l'autre ? Quest-ce que l'homme doit à la nature, que doit-il à la culture ?**L'homme est d'abord un être naturel, ayant des besoins organiques, animaux : il est un mammifère, un vertébré..il ne peut survivre sans un incessant échange avec la nature qui l'entoure (respiration, nutrition, etc..). Il n'est pas dans la nature "comme un empire dans un empire" (Spinoza), il ne fait pas exception aux lois générales de la nature, mais leur est pleinement soumis. L'homme se comporte vis-à-vis des forces naturelles comme étant lui-même une force naturelle 'Marx). "La nature de l'homme est tout nature, omne animal (tout animale). Il n'y a rien qu'on ne rende naturel." (Pascal).

Pourtant l'homme est aussi un être culturel, la nature humaine est déclinée selon la diversité des cultures, seul dans la nature l'homme a une histoire, et ce qu'il produit est réputé "artificiel" ou "technique", par opposition à ce qui est naturel, et est susceptible de menacer ou de perturber "la nature", l'environnement, etc.

La nature est vue à travers le prisme de la culture, il est dans la nature de la coutume qu'elle soit prise pour la nature par ceux qui y sont soumis : "les lois de la conscience, que nous disons naître de nature, naissent de la coutume ; chacun ayant en vénération interne les opinions et moeurs approuvés et reçus autour de lui, ne s'en peut déprendre sans remords, ni s'y appliquer sans applaudissements." (Montaigne) La voix de la conscience n'est donc pas la voix même de la nature ou du Créateur en nous (Rousseau) mais simplement le résultat de l'intériorisation des interdits sociaux et culturels (Freud). "Autrefois on faisait ce raisonnement : la conscience rejette cette action, donc cette action est condamnable. En fait, la conscience réprouve une action parce qu'elle a longtemps été condamnée. Elle ne fait que redire : elle ne crée pas de valeurs." (Nietzsche) il n'y a donc pas pour l'homme de recours par rapport à son inscription dans la culture : "la coutume est notre nature." (Pascal).

La suite demain. Bisous

Emilie,

tu es généreuse de nous faire découvrir toutes ces choses.

Merci.

Je t'embrasse,

Gi