Frères…
Ils ont au fond des yeux
Des étés du passé, de vieilles écorchures,
Des moments merveilleux...
Ils ont au creux des mains
Sur la ligne de vie
Des soleils de quinze ans qui ne s’éteignent pas…
Il y a des bruits de galopades,
Le père qui rit très fort...
Il y a des tapes dans le dos
Pour des farces grandioses
Il y a des feus de la Saint-Jean,
Des vacances magiques…
Il y a encore,
Des Noëls de givre, des odeurs de cannelle
La mère qui s’inquiète… Et qui sourit quand même…
Il y a des bagarres homériques
Des coups de pieds au cul…
Avec des rires comme des cascades…
Des mots qu’on ne dit pas
Qui font sourire les filles...
Qui surviennent souvent dans le creux de la nuit
De vieux petits garçons comme des abandonnés
Qui pouffent en s’ébrouant…
Il y a des silences prudents
Des mers et des étangs
Et des parties de pêches qui ne finissent pas
Qu’on a rêvés cent fois mais qui ont disparues
Dans les méandres de nos vies…
Ils ont au fond des yeux
Une mélancolie…
Que je partage en amitié…
Mes frères aux tempes grises…
Mes racines emmêlées…
Chers compagnons de ma jeunesse…
Vieilles moustaches aux yeux rieurs…
Frangins de mouise et de joie
Mes frères aux tempes grises
Qui font partie de moi…