Poètes belges

ERABLE


Il y a ces pierres foncées dépassées  par les eaux montantes;

Il y a ces noirs cailloux qui ont pour toujours leurs vagues de sable;

Et ces éternels sentiers d'ondées de fin de jour tapantes;

Et ce coup de vent jouant dans les feuilles d'érable;



Ecoutons le son du pays avec ses pointes d'églises mordant le ciel

Ecoutons les sapins qui veulent tout nous raconter

Du début à la fin ce sera toujours pareil

De l'hiver qui met des ans à les quitter



Pierre Dierickx, poète indien et belge d'adoption...

Merci José !
Je viens de découvrir ce poète (MAURICE CARÊME, 1899-1978) seulement cet été, et par hasard, car je travaillais sur la traduction conjointe de 6 poèmes d'ALICE NAHON, 1896-1933, poétesse flamande presque inconnue du public francophone avec ma vieille amie décédée en début août (Cathy Leën). C'est en consultant ses 2 anthologies sur la traduction en français de poètes flamands que j'ai découvert ce poète génial. Bien sûr, on l'a taxé trop facilement comme poète pour la jeunesse..., mais un poète qui donne le goût à la poésie même aux plus petits, quoi désirer de mieux ! J'ai lu plusieurs de ses recueils de poèmes et sur un autre site de poésie, j'ai déposé une vingtaine de ses poèmes puisés dans différents recueils...
Voici le lien :
http://francais.agonia.net/index.php/author/36321/Maurice_Careme

Je vais faire hurler certains - surtout les amateurs de poèmes compliqués, alambiqués, destinés à une soi-disant élite -, mais mon poète belge préféré est... Maurice Carême :

POURQUOI TE LE CACHER...

Pourquoi te le cacher? Je l’aime plus que toi,
Seigneur. Je l’aime avec le meilleur de moi-même.
Ce n’est pas toi qui luis au creux de mes poèmes,
Mais son humble sourire et la paix de ses bras.

Pourquoi ne pas te l’avouer. Je ne tiens pas
À d’autres jours si tu devais me la reprendre
Ni à ton paradis si tu dois me la rendre
Sans cette voix qui rit, sans ce beau cœur qui bat.

Que ferais-je de ta gloire, de ta lumière,
Si nous ne devons pas revivre côte à côte
Dans une maison blanche et pareille à la nôtre,
Aussi unis que nous l’étions sur cette terre.

" Femme "

Qui dit mieux?

José (attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit!)

C'est mignon comme tout. Merci infiniment.
Gi

et Georges RODENBACH


Bruges.


Chose curieuse : on ne voit jamais tant de vieilles femmes que dans les vieilles villes. Elles cheminent - déjà de la couleur de la terre - âgées et se taisant, comme si elles avaient dépensé toutes leurs paroles...

Bruges-la-Morte





--------------------------------------------------------------------------------

il y a aussi Verhaeren

LES USINES (1895)

Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre
D'un canal droit, marquant sa barre à l'infini,
Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit,
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en pleurs de ces faubourgs, Ronflent terriblement usines et fabriques.

http://gohelle.free.fr/gnoires/exoderu/lesusine.htm

je viens de decouvrir Geo Norge, poete belge

BÂILLON

Je parle à tort et à travers.
Je parle à travers et à tort
Et je chanterai vif ou mort
En rouge, en noir, en prose, en vers.

C'est pour chasser le vol des mouches
Ou bien, c'est pour mieux vous mentir
Et mettre un bâillon sur la bouche
D'un silence qui va tout dire.