Près de Cordoue…
Il subsiste près de Cordoue de vieux palais de rêves fauves
Dont la lumière tramée réchauffe des ciels mauves
En secret on s’y rend en dormant
Paisiblement, après l’amour…
Ils résonnent de chants anciens, pour des sequins et des rubans ;
On y attend l’aube sereine en devisant des jours de gloire et de soleil,
On n’est plus dans la mouvance, il ne fait ni nuit, ni jour.
On s’éveille d’un regret, mélancolique, sans un sourire, déjà chagrin,
Avec des lueurs plein le regard, son chemin dans l’œil tracé.
J’ai baisé la bouche d’une gitane, qui a dansé sous les arcades
Elle avait des bras aériens, elle en jouait comme une guitare
Elle avait le pied espagnol, et la cambrure démoniaque.
J’étais déjà en partance quand j’étais encore à naître !
Sur les dalles de porphyre, elle écrit en arabesques
Déjà l’Afrique, adieu l’Europe, Andalousie… Une blessure…
Cette nuit-là, j’étais à l’heure, les roses embaumaient les balcons
Et je buvais les ombres douces comme des liqueurs d’oubli…
Les songes, jamais ne cessent, c’est une des raisons d’espérer,
Le Flamenco est la geste du voyage, de la passion et de la mort…
Il subsiste près de Cordoue de vieux palais de rêves fauves
Dont la lumière tramée réchauffe des ciels mauves
En secret on s’y rend en dormant
Paisiblement, après l’amour…