RACINES... DERACINEES

RACINES… DERACINEES

…A force de penser à mes racines
L’aiguille du temps est déboussolée
Je cherche l’originalité de ce prénom
Et je m’égare de mes investigations
Dans la complexité d’une quête quotidienne
Je ne tiens plus à la chronologie des faits
A l’ordre et désordre de l’enfantement
L’encadrement aléatoire d’un milieu inculte
A la mesure d’une maisonnette détruite
Je vis ainsi de cette instabilité
D’un certain baptême enrouée
On a décidé au septième jour de la naissance
De fixer les amarres de ma barque provisoire
De trancher l’ultime cordon ombilical
Qui a sonné l’heure de ma délivrance… ?
Qui a incrusté dans mes veines la lumière… ?
Je ne sais plus… !
Et je ne le saurai jamais… !
Je suis réduit à porter ce tatouage
Cette identité qui colle aux archives
A l’origine d’un mythe ancestral
Pour les uns : Mythe du feu en arc-en-ciel
Pour moi, les autres le Mythe du Sang propagé
De l’égorgement au nom du Créateur Suprême… !

Je suis le fruit d’une liaison conjugale
Conçue dans les traditions d’une transe sociétale
Dans le cadre d’ululements stridents
De rires, liesse collective, valses diverses…
Et des accents sonores perdus dans le temps… !

Partout, j’enregistre cette forme figée
Quatre lettres de la Calligraphie Arabe
Danse des lettres musicales
Des élévations suivies de traverses d’échos
Cinq dans l’autre Langue apprise à l’école
Celle de ma plume de la solitude
De mes incommensurables errances
Et de mes rêves le plus souvent avortés… !

Je fais le compte à rebours
Prénoms d’ancêtres enfouis dans le passé
Ou d’un Saint des Saints sans Mausolée
Qui vit sous terre dans une autre dimension
Un dur serment de l’inaccessibilité
Voix d’une certaine divinité éteinte
Ou d’un sympathique ermite qui vivait ailleurs
Dans la sobriété de la vie, de piété sans partage…

Je procède à l’exploration de l’arbre généalogique
Et je perds mes notions de base
Tous mes rudiments d’alpiniste vaincus
Pourtant je change de posture
M’infiltre dans une archéologie souterraine
Lis dans l’ossature décomposée par les siècles
Quelques fragments de poussières éparses
D’un arrière aïeul qui portait la même cicatrice… !


J’opte pour un autre exercice de mémoire
De peser les sens inexplorés de cette recherche
Voir l’évolution raciale du mot
Au fil des années il semble qu’il s’évapore
Réduit à quelques personnes de passage
Face aux événements que vit le monde actuel
Tout se transforme, tout s’écarte…
On forme des lexiques, des dictionnaires
Où les leaders, les acteurs, les sportifs…
Sont devenus la source providentielle
Pour les générations présentes et futures
Modernisme galopant, imitation dominante
Les anciens prénoms comme le mien
Ne se trouvent que dans les musées… du passé

© kacem loubay
Mercredi 6 Avril 2005
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

Un autre poème récent, un cri du coeur... Merci pour ton talent.
Gi